La mésentente règne encore en maitre entre des cultivateurs et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) au niveau de Kasindi dans le groupement Basongora, en secteur de Rwenzori, territoire de Beni (Nord-Kivu). Ladite institution les accuse de violation des limites du Parc national des Virunga (PNVi). La société civile locale joue à la médiation.
Des cultivateurs, eux, chargent les éco-gardes de l’ICCN basés à la station de Mutsora des tracasseries et traitements inhumains à leur endroit. Ce qui fait monter la tension d’un cran entre les parties prenantes.
La société civile noyau du groupement Basongora alerte sur cette situation. Elle déplore en outre des « abus » qui s’enregistrent chaque jour au quartier Congo B, l’un des endroits riverains du Parc national des Virunga dans la cité frontalière de Kasindi.
Seyo Kapitula, président de ladite structure citoyenne, indique qu’actuellement, certaines cultivatrices déplacées des guerres qui violent la limite provisoire de la réserve nationale, se font parfois arrêter, tabasser et maltraitées par des agents de l’ICCN. Ce qu’il condamne.
La même source rappelle par ailleurs « qu’aucune loi n’autorise à un éco-garde de lever sa main sur un paisible citoyen. » Elle craint tout de même que cette situation prenne une allure inquiétante.
« La situation est tellement précaire entre la population et l’ICCN. Les cultivatrices, des déplacées de guerre qui bien-sûr violent la limite provisoire du parc sont en train d’être giflé par les éco-gardes. Mais, il n’y a pas la loi qui dit que l’ICCN doit gifler un habitant même s’il est dans une erreur. Nos mamans sont en train de cultiver les champs par ce qu’elles manquent où aller. Mais, quand un porteur d’arme, un congolais membre de l’ICCN vient gifler comme ça une maman, c’est regrettable vraiment. C’est pourquoi j’invite l’ICCN et le gouvernement congolais au dialogue avec la population et surtout de venir mettre de la traçabilité dans cette affaire avant qu’elle ne dégénère », suggère Seyo Kapitula.
Joint quant à ce par AGORAGRANDSLACS.NET, le communicateur de l’ICCN dans cette zone, M. Baraka, a rejeté ces accusations. Il indique que de telles pratiques sont d’ailleurs contre les règles qui régissent l’Institut congolais pour la conservation de la nature.
« D’abord, c’est contre nos règles mais s’il y a un éco-garde qui tracasse les gens c’est important de nous présenter cette personne avec des preuves. Et, cette personne doit immédiatement être interpellée par nous. La population doit vraiment arrêter de violer la limite du parc. Ça ne nous aide pas à avancer ou avoir un climat de paix. Elle doit plutôt passer par des voies légales pour obtenir leur gain de cause », a-t-il répondu.
Il sied de noter que l’administrateur militaire du territoire de Beni s’est déjà rendu à plusieurs reprises dans cette partie pour tenter d’y trouver solution. Mais, des cultivateurs et l’ICCN sont loin de trouver un terrain d’attente.
Richard Maliro