Un contingent de l’armée burundaise est déployé à Uvira (Sud-Kivu) dans le cadre de la mutualisation des forces militaires des pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) pour traquer les groupes armés actifs dans l’Est de la République démocratique du Congo. Au Nord-Kivu, la société civile insiste sur l’évaluation des précédentes opérations militaires.
M. Etienne Kambale, responsable de la thématique « bonne gouvernance » au sein de ladite structure citoyenne, a, lors d’une interview à AGORAGRANDSLACS.NET, appelé le gouvernement congolais à l’encadrement des différentes troupes de l’EAC dans les zones opérationnelles pour lutter contre l’exploitation illicite de ressources naturelles.
Il estime que « l’Etat congolais devrait plutôt inviter des troupes armées des pays amis à la RDC bien engagées pour le relèvement de son système sécuritaire en tenant compte des atrocités enregistrées dans différentes entités dont sont victimes les populations locales. »
« Nous ne pensons pas que les troupes burundaises étaient les bienvenues en RDC, à cause des ressources naturelles qui y sont. Plusieurs acteurs qui ne vivent pas au pays quand ils arrivent ici pour une mission x, du coup, ils changent d’option pour s’occuper de la recherche des minerais. Nous pensons que ce n’était pas une bonne idée que les troupes de l’EAC puissent venir même si leur commandement est confié à la RDC. A l’époque de l’AFDL, les troupes burundaises étaient encore venues en RDC. En tout cas, elles se sont mal comportées sur terrain », a-t-il rappelé.
Etienne Muhindo craint que ces nouvelles unités soient manipulées par des hommes de mauvaise volonté après qu’elles soient déployées au Sud-Kivu, au Nord-Kivu et en Ituri.
« Les tueries qui se font à Beni, en Ituri, il y a des insuffisances. Même la mission des Nations-Unies et la Brigade d’intervention qui agit à Beni elle-même est là, aucune activité n’a été menée par la MONUSCO dans le cadre de la restauration de la paix. Le président de la République devait d’abord évaluer les opérations militaires menées bien avant sur terrain avec le ministre de la défense, et les acteurs sociaux de la paix qui donneraient des stratégies pour recadrer les choses, et ensuite, on ramènerait toutes les unités qui sont sur la ligne de front à Beni, dans d’autres entités et les permuter avec d’autres et changer les officiers tout en désignant les autres dont le chef de l’État à confiance », a-t-il renchéri.
La coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu estime que pour restaurer la paix dans la région, le gouvernement congolais devra prioriser la restructuration de ses services de sécurité tout en écartant les complices de l’insécurité des décisions des renseignements militaires pour préserver l’intérêt de la population congolaise.
Trésor Wayitsomaya