Amnesty international craint pour les libertés fondamentales, qui se trouvant gelées, et la pérennisation de l’état de siège dans les provinces du Nord-kivu et de l’Ituri.
Cette crainte est inscrite dans un document rendu public ce mardi dont une copie parvenue à agoragrandslacs.net dans la matinée de ce mercredi 11 mai. Dans ce document, cettte organisation parle des atteintes sur les droits humains où les libertés fondamentales dont celles d’opinion, d’expression et de réunion pacifique qui ont été carrément restreintes.
Amnesty pense que l’état de siège a permis à l’armée et à la police de faire usage, d’une manière abusive, de son pouvoir dans la répression de toutes les critiques qui leur sont adressées dont le cas échéant fait mention des députés provinciaux, à l’instar de Jean-Paul Ngahangondi et Didier Lukogho, des défenseurs des droits humains et des militants des mouvements citoyens qui croupissent dans la prison de Munzenze sans citer celle des manifestations pacifiques dont nous connaissons tous la fin.
À cet usage abusif du pouvoir, elle estime que la militarisation de la justice a occasionné une défaillance encore excessive à l’accès à la justice et au droit à un procès équitable. Un nombre excessif des affaires toujours en attente et les personnes en détention provisoire ont créé un surpeuplement dans les prisons, chose qui a poussé à une détérioration de la situation carcérale. Amnesty constate que la situation ne s’est pas toujours améliorée malgré le fait que les pouvoirs accordés à la justice militaire ont été revus mais plus encore parce que cette révision ne rencontre toujours pas les prescrits des chartes et lois internationales en la matière.
De ces faits décrits, Amnesty international pointe du doigt accusateur le gouvernement congolais qui n’a pas pensé à mettre en place le mécanisme de contrôle qui jouerait à la prévention dans l’utilisation abusive des pouvoirs conférés à l’armée et à la population durant cette période de l’état de siège.
Pour pallier cette hémorragie des droits humains, cette organisation recommande au président de la République de surseoir tous les pouvoirs accordés aux juridictions militaires pour juger les civils durant cette période exceptionnelle, de lever toutes les instructions illégales, injustifiées ou disproportionnées, imposées aux droits civils et politiques et surtout à veiller à ce que l’état de siège ne soit pas une mesure permanente.
Elle demande au gouvernement de passer immédiatement à la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement afin qu’elles aient accès à la justice et à un mode de recours approprié.
Amnesty international appelle les instances tant nationales qu’internationales de veiller à la surveillance des droits humains, et cela d’une manière indépendante et impartiale, dans les provinces sous état de siège et de rendre compte publiquement de la protection des civiles, la détention provisoire, les conditions de détention, l’administration de la justice et la protection de l’espace civique.
Guerschom Mohammed Vicci