Ce 09 octobre 2024, l’Ouganda a célébré ses 62 ans d’anniversaire depuis son accession à l’indépendance. À Busia où s’est déroulée cette célébration, c’était l’occasion pour le président Yoweri Museveni de prononcer un discours marquant, mettant l’accent sur les perspectives économiques du pays et ses ambitions régionales.
Face à un parterre d’invités, membres du corps diplomatique, du gouvernement, du parlement, ainsi que des personnalités ecclésiastiques et des opérateurs économiques, le chef d’État ougandais a dressé un tableau optimiste de l’avenir économique de son pays.
Un discours axé sur l’économie et la coopération régionale
Le président Museveni a d’emblée remercié son invité d’honneur, le président Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine (RCA), soulignant l’importance des relations entre les deux pays. Il a notamment annoncé d’ambitieux projets d’infrastructure, visant à ouvrir l’Afrique de l’Est vers la RCA et à renforcer les liens économiques régionaux.
Parmi ces projets figure la construction des routes, l’une reliant Arua (Ouganda) à Obo (RCA) via Isiro (RDC), et une autre qui connectera la RCA et le Soudan du Sud, passant par Yei, Maridi et Yambio, sur une distance de 354,6 km.
De l’économie coloniale à la transformation économique
Museveni a rappelé le chemin parcouru depuis l’indépendance, lorsque l’économie ougandaise était caractérisée par ce qu’il a appelé les “3C” (Café, coton, cuivre) et les “3T” (Tabac, thé, tourisme). Face à cette économie fragile héritée de l’ère coloniale, le président a souligné la nécessité qu’avait son pays de se démarquer et de créer sa propre voie vers la prospérité.
Et pour y arriver, il fallait la création et la production de biens et services, plutôt que de compter sur l’aide étrangère. En outre, le président Museveni appelé au patriotisme économique, exhortant les Ougandais à aimer leur pays et à travailler pour sa prospérité.
Panafricanisme et transformation socio-économique
Museveni a également mis en avant l’importance du panafricanisme, soulignant que le marché intérieur ougandais ne suffisait pas à lui seul pour assurer la prospérité du pays et de son peuple. Il a plaidé pour une production orientée vers les marchés africains et une transformation socio-économique plutôt qu’un simple capitalisme.
Appuyés par des exemples concrets, le président a identifié le manque d’unité comme le plus grand problème de l’Afrique, appelant à une plus grande cohésion continentale pour relever les défis économiques.
Parmi les pays et organisations représentés figuraient l’Érythrée, le Venezuela, ONU Femmes, l’IGAD, le Burundi, la Tanzanie, le Kenya, l’Union européenne, la Belgique, l’Australie, la France, l’Irlande, le Soudan du Sud, la Guinée équatoriale, l’Éthiopie et le Rwanda.
En prononçant son discours en anglais et en swahili, le président Museveni a voulu souligner l’importance accordée aux langues locales et internationales dans la diplomatie ougandaise.
Ce 62e anniversaire de l’indépendance a ainsi offert une plateforme unique pour le président Museveni de présenter sa vision économique, non seulement aux dirigeants politiques et diplomatiques, mais aussi aux acteurs économiques et sociaux qui joueront un rôle crucial dans la réalisation de ces ambitions. L’accent mis sur l’économie, la coopération régionale et le panafricanisme durant cet événement marque clairement les priorités de l’Ouganda pour les années à venir.
Claudine N. I.