Du 30 août 2023 au 30 août 2024, cela fait exactement une année depuis qu’une cinquantaine de fidèles d’une église de la secte wazalendo, avaient péri dans une manifestation pacifique organisée à Goma, en vue de demander le départ de la Monusco, accusée d’avoir failli à sa mission.
Ce jour là, la ville de Goma a connu un climat plein d’émotions et de chagrins. De nombreuses familles ne savaient plus à quel saint se vouer, après avoir constaté l’absence de leurs. Des morgues et hôpitaux étaient pleins de morts et blessés.
Des services de l’ordre tiraient à bout portant sur des civils, ”pensant qu’ils étaient armés”. Ce, après avoir entendu le mot “Wazalando” dans une lettre que ces derniers avaient adressée au maire de Goma, demandant l’autorisation de leur manifestation, dite ”pacifique”, une activité malheureusement interdite par l’autorité urbaine, en raison de la mesure exceptionnelle de l’État de siège.
Des analyses après cette journée pleine d’émotions, jaillissaient sur la toile. Si, certains donnaient raison aux auteurs, en tout cas, près de quatre-vingt dix pourcents condamnaient avec véhémence cet acte, qu’ils qualifiaient de ”carnage”, laissant entendre que c’est inconcevable et inadmissible que des civils soient tués par les services censés les sécuriser.
Des présumés commanditaires arrêtés ?
Après ce forfait, plusieurs officiers dont hauts gradés de l’armée et la police, accusés d’en être auteurs, avaient été arrêtés quelques jours après, puis déférés devant les instances judiciaires afin que les coupables répondent de leurs actes.
C’est le cas du colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde républicaine, qui croupit en prison depuis lors, après sa condamnation pour des accusations d’avoir ordonné à ses troupes de tirer sur les manifestants ”sans armes”, a en croire la décision judiciaire.
Constant Ndima parti pour ne plus revenir ?
À l’époque, le gouverneur de province du Nord-Kivu sous État de siège, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba avait été rappelé d’urgence à Kinshasa par sa haute hiérarchie, à la suite de cet incident ayant conduit à l’assassinat des manifestants ”non armés”. Ce, après que la toile s’était enflammée contre l’autorité provinciale.
Depuis lors, le premier gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, appartient à l’histoire. C’est le général-major Peter Chirimwami, qui avait pris sa relève en titre intérimaire.
Rappelons que le bilan officiel de cet incident faisant étant d’une cinquantaine de civils tués, pendant que des sources indépendantes évoquaient près de 108 mort. Ces derniers avaient été inhumés au cimetière de Makao, dans le territoire de Nyiragongo.
Yannick Warangasi