Le Professeur ordinaire Muhindo Mughanda, recteur de l’Université de Goma, pense que la perte de l’identité africaine se traduit beaucoup plus dans l’oubli de la tradition, lequel amène les africains à vouloir devenir d’autres que de garder leurs identités originelles.
Cette réflexion a été lancée ce vendredi 5 mai devant les corps académique, scientifique et des étudiants de l’Université de Goma. Le recteur estime que le grand problème qu’a connu cette institution publique se résume à l’oubli de son identité, des identits de ses dirigeants.
« Je voudrais commencer par l’embarras que j’ai vu dans les visages de ceux qui nous ont vus faire la cérémonie ancestrale, et qui nous lie en réalité à cette terre. L’observation qu’on a, d’habitude chez nous, est que nous avons oublié nos traditions et c’est cet oubli de tradition, qui nous met dans des conditions d’être à la recherche d’une identité que nous avons perdue, nous voulons devenir les autres et nous oublions d’être nous-mêmes. », pense le Professeur ordinaire.
Et de renchérir :
« Si vous essayez de comprendre ce qui a été fait à l’Université de Goma jusque-là, vous allez vous rendre compte que les hommes et les femmes se sont sacrifiés. Et si vous allez essayer de voir les moments négatifs, vous allez voir que ce sont les moments au cours desquels, nous avons oublié d’être nous-mêmes. », traduit Muhindo Mughanda.
Le recteur estime que le pacte de la non trahison de l’université de Goma a été scellé à travers l’abattage d’une chèvre, laquelle (trahison) n’était évitable qu’à travers le retour à ses origines, à sa tradition.
« À partir du moment où ce sang vient d’être versé dans ce terrain, nos ancêtres sont témoins du fait qu’à partir d’aujourd’hui, nous avons tous accepté avec eux que nous ne trahirons plus jamais l’Université de Goma et cette traîtrise, on ne peut l’éviter que si nous revenons à nos traditions, nous nous rappelons que nous sommes africains et que les conflits se règlent dans la Véranda, et qu’il est toujours possible de trouver des solutions en se parlant. », place le recteur.
Le Professeur ordinaire Muhindo Mughanda invite ainsi l’université à devenir un modèle de la société, en privilégiant le vivre ensemble en soignant notamment les blessures causées par le passé, et surtout en s’enracinant dans la tradition africaine.
Signalons ici qu’en marge de cette journée, le recteur Muhindo Mughanda a remis des clés des bureaux des facultés aux doyens, lesquelles serviront d’ouvrir les portes des bâtiments récemment construits par le comité de gestion.
Guerschom Mohammed Vicci