Le député national Jean-Baptiste Kasekwa s’insurge contre la manière de « sous-traitance » attribuée à la force sous-régionale pour faire face à l’insécurité qui sévit dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Dans ses allocutions devant les différentes couches de la population de la ville de Goma ce samedi 13 août, cet élu national s’est montré perplexe sur le format et les ressources que doit utiliser cette force pour réussir sa mission.
« Il est envisagé l’intervention des forces armées du Kenya, du Sud-Soudan, de l’Ouganda, du Burundi, éventuellement de la Tanzanie. On a dit « exclu » le Rwanda, encore que cela est discutable. Mais la question que l’on peut se poser : sous quelle formule ces forces viennent, c’est pas la même formule de la brigade d’intervention des Nations-Unies qui avait appuyé efficacement les FARDC contre le M23 à 2013 ? La force régionale est envisagée pour que le Burundi vienne traquer sa propre rébellion dans l’Uvira, pour que l’Ouganda vienne traquer sa propre rébellion des ADF dans Beni et Ituri, pour que le Sud-Soudan intervienne dans les Uélé, le Kenya devrait se deployer pour avoir les gros morceaux des FDLR et du M23 « , a-t-il regretté.
L’élu de Goma s’interroge sur ce que deviendraient les Forces armées de la République démocratique du Congo après le déploiement de toutes ces troupes sur le territoire national.
« Plusieurs questions que l’on se pose : que seront nos forces, nos FARDC? Vont-elles s’éparpiller dans chacune des zones attribuées à chaque attributaire? Nous faisons la sous-traitance sécuritaire un peu comme on attribue les tronçons routiers aux différents attributaires. Comment notre force armée va intervenir, comment, sous cette formule là, peut-on espérer les résultats là où la brigade d’intervention n’a pas apporté des solutions, qui va financer la force sous-régionale ? « , poursuit-il.
Partant de l’expérience de 2009 où le Rwanda a été autorisé de traquer ses rebelles FDLR sur le territoire congolais, Jean-Baptiste Kasekwa craint que les mêmes actions ne produisent « les mêmes effets. «
Le député national présage que ces forces pourront se réduire, si un bailleur finance les opérations, à un moyen de renforcement de l’économie de ces pays en lieu et place de traquer efficacement les rébellions.
Guerschom Mohammed Vicci