Le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya estime prématuré de parler de la fin des opérations conjointes entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo et les Forces ougandaises de l’UPDF. Il pense que l’annonce de toute fin de cette mission doit être donnée après que les deux chefs d’états-majors ont analysé l’évolution de cette collaboration.
Cette réaction fait suite au tweet du lieutenant-général Muhoozi Kanyeru, commandant de l’armée de terre ougandais, qui annonçait la fin de cette coalition dans deux semaines ce mardi 17 mai. Dans une autre publication sur son compte Twitter, ce haut gradé de l’armée ougandaise précisait que cette coalition devrait être encore prolongée de six mois à condition que les chefs d’État de ces deux pays acceptent sa prolongation.
Avant ces déclarations, l’UPDF tenait à garder ses positions sur le territoire congolais aussi longtemps qu’il le faudra pour mettre fin à l’aventure du groupe armé ADF qui continue à massacrer la population civile en territoire de Beni au Nord-Kivu et en Irumu dans la province de l’Ituri.
Pendant ce temps, les avis sont partagés dans l’opinion congolaise sur le départ ou non de l’armée ougandaise. Certains rejoignent Patrick Muyaya en passant qu’il reste encore beaucoup à faire et qu’il faudrait plutôt renforcer les opérations sur le terrain que d’annoncer ce départ de façon précipitée. D’autres estiment, par ailleurs, que rien n’a changé sur terrain, étant donné que ces rebelles endeuillent toujours la population, ce qui ferait croire que cette force a bel et bien prouvé ses limites à réduire le degré de nuisance de cette rébellion.
Ceux-ci pensent que l’armée loyaliste devrait reprendre les choses en mains en assumant pleinement sa mission régalienne surtout que les deux provinces demeurent sous état de siège depuis plus d’une année maintenant.
Tout présage une rencontre bilatérale entre Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda et Félix Antoine Tshisekedi de la République Democratique du Congo dans les prochains jours en vue de décider de la suite qui sera réservée à ces opérations militaires conjointes.
Guerschom Mohammed Vicci